jeudi 5 septembre 2013

Action à l'école, Endé 2012


Malimail
Action “Tous à l'école !”
Bamako/Bergen, août 2013

Chaque année : deux cents enfants à l'école.

Depuis cinq ans déjà, Malikanu aide les enfants de Ende-Wo à la rentrée en leur
remettant un sac avec des fournitures scolaires de base. C'est important parce
que l'école commence juste avant la nouvelle récolte, dans la période où les
parents n'ont presque plus de réserves. En conséquence, avant, les enfants
n'allaient pas à l'école ou alors, beaucoup trop tard.

Ces dernières années, nous avons réussi à faire rentrer à chaque fois les deux
cents enfants au bon moment. L'instituteur de français, qui travaillait comme
volontaire, reçoit depuis deux ans un petit soutien de Malikanu.
Tout cela n’aurait pas été possible sans votre aide. Nous vous en remercions.
Bien évidemment, nous continuons cette année cette action importante.
Les petits reçoivent une ardoise avec des craies et une petite éponge.
Nota bene : une ardoise est beaucoup moins chère que du papier !
Les plus grands reçoivent des cahiers et des stylos, des crayons, une gomme et
une règle. Et plus tard peut-être, des fournitures pour les maths, comme un
triangle géométrique et un compas.

Les sacs sont cousus à Sikoroni (Bamako) par les filles auxquelles Wendela a
appris la couture dans son programme d'activités. D'une pierre deux coups!
Concrètement, cela coûte à peu près 7,00 euros par enfant. Pour deux cents
enfants, nous avons alors besoin de 1400 euros au minimum, mais nous espérons
recevoir cette année un extra, de façon à soutenir l'école un peu plus. Il y a
notamment un grand manque de matériel pédagogique.

Une bonne idée serait de faire connaître cette action auprès d'une école que
vous connaissez. Peut-être les écoliers auront-ils envie de faire quelque chose
pour l'école de Ende-wo?

N'hésitez pas à prendre contact avec nous pour plus d'informations et de
matériel.

Par rapport à ce projet, vous trouverez sur Youtube une petite vidéo
intéressante. Elle a été faite par Josja Zadelhoff en 2009 et donne une bonne
image du village, des habitants et de l'école.
http://youtu.be/DQlPCl1zYuw

Sans votre aide, pas de Malikanu, Malikanu existe depuis presque cinq ans.
L'association a, en moyenne, un chiffre d'affaire de dix mille euros environ par an.
La totalité est issue des versements des donateurs comme vous.
Cette somme est consacrée en totalité aux projets de Bamako, Bandiagara et
Endé.
Parfois, il nous reste un peu d'argent pour financier de petits projets en plus,
mais c'est toujours en collaboration avec nos trois responsables de projets.
Au Mali, la nécessité est énorme, les gens sont très pauvres mais aussi inventifs
et entreprenants. Le but de Malikanu est de stimuler cela, mais nous devons
quand même refuser régulièrement des demandes. C'est inévitable, alors nous
avons l'ambition de faire plus !

Bien sûr, cela sera possible seulement quand il y aura plus de donateurs. Nous
vous demandons donc deux choses :
– envoyez ce mail à votre liste d'adresses
et
– changez votre donation en virement mensuel ou trimestriel. Beaucoup de
personnes le font déjà.

Pour Malikanu, c'est très important car nous pouvons alors compter sur une
rentrée d'argent prévisible et, par suite, nous pouvons honorer des demandes de
projets que nous devons refuser actuellement, par précaution.
Pensez que chaque contribution – si petite soit-elle - a une grande importance
pour les gens au Mali. Ils en profitent directement. Nous le répétons ; “Rien ne
reste entre nos mains”.

D'ailleurs, nous avons prévu un petit cadeau du Mali pour tous les donateurs qui,
déjà dans le passé ou à partir de maintenant, font un virement fixe.

dimanche 17 mars 2013

Des nouvelles du Mali

Malimail, Bamako/Bergen, mars 2013.

Tout d'un coup, à cause de la crise, on parle chaque jour du Mali dans les journaux, mais les
problèmes n'ont pas commencé avec le coup d'état militaire de l'année passée. Depuis beaucoup
plus longtemps, le nord du Mali a été une région impossible à maîtriser où les islamistes et les
touaregs se disputaient le pouvoir. Depuis toujours, la corruption est un grand problème. Au
début, quelques-uns ici voyaient même dans le coup d'état le début possible d'une solution.
Rapidement, il est apparu comme un pas de plus vers la crise montante.

L'intervention française a été accueillie avec joie par la population. Les troupes françaises ont
très rapidement réussi à regagner sur les rebelles la région du désert, au nord. C'était de bonnes
nouvelles pour les gens des villes libérées. Pour autant, les problèmes au Mali ne sont pas résolus.
Les rebelles répondent aux combats avec des armes modernes. Ils n'ont pas subitement disparu,
pas plus que le malaise de la population locale du nord avec le gouvernement faible basé dans le
lointain Bamako. Fin juillet sont prévues des élections démocratiques pour élire le nouveau
président. Espérons que la démocratie, bien que faible, recevra une nouvelle impulsion.
Nous sommes convaincus que – justement dans ces conditions – une petite structure comme
Malikanu doit rester présente. La crise a poussé Mahamane à Bamako à lancer une toute nouvelle
initiative dont nous reparlerons plus loin. D'abord, les résultats des projets en cours.

À Endéwo, les Bogolans.
Au cours de la période passée, on a travaillé dur à Endéwo pour la création des bogolans. Ce sont
de gros tissus de coton, teints avec des teintures naturelles comme la terre, l'argile, le charbon
et les extraits de plantes. Au Mali, ils sont utilisés comme vêtement, literie ou rideaux. En
Europe, nous les utilisons plutôt comme dessus de lit décoratif ou comme tapisserie. Avec le
soutien de Malikanu, les femmes ont transformé des sacs entiers de petites boules de coton,
elles les ont filées puis elles ont tissé ces tissus magnifiques. Amadou lui-même a amené 19
bogolans à Bamako. Nous les ramènerons au printemps pour les vendre et le produit de la vente
sera évidemment pour les femmes d'Endéwo.

À Bandiagara.
À Bandiagara, le programme des mères adolescentes se poursuit normalement. Les filles des
années précédentes restent liées au projet. Le thème pour lequel nous nous investissons là-bas –
faire en sorte que les mères adolescentes puissent finir leur scolarité – devient ainsi de plus en
plus connu à l'école. Finalement, l'idée qu'il est important que les filles ne tombent pas enceinte
si jeunes fait son chemin. Timothée m'a appelée récemment, consterné, pour me raconter qu'une
des filles avait eu un accident avec son bébé. En récoltant des cacahuètes, son bébé sur le dos,
elle a été frappée de la foudre. Une cérémonie d'adieu pleine d'émotion a eu lieu avec ses
parents à l'école .

Pompe à eau à Bandiagara.
Jamila et Guus Brummel ont entrepris pour la troisième fois leur propre action pour le Mali.
Cette année, ils ont envoyé leurs voeux de Noël par e-mail, ainsi ils ont économisé 350 € qu'ils ont
donnés à Malikanu. Nous les avons investis dans une pompe à eau pour un village près de
Bandiagara. Les habitants de ce petit village vivent – à part la culture habituelle du millet et
l'élevage de quelques têtes de bétail - de la récolte d'oignons, de salade et de tomates. Ils
cultivent en coopérative. L'arrosage des champs prend beaucoup de temps et est très dur. La
pompe va permettre d'agrandir notablement la parcelle cultivée.

À Bamako.
À Bamako, le projet des microcrédits de 2012 arrive à sa fin. Les femmes qui participaient pour
la deuxième année au cours d'alphabétisation, et qui ont remboursé leur microcrédit pour la
deuxième fois, continuent maintenant en se suffisant à elles-mêmes. Les femmes qui ont
participé pendant une première année passent à la deuxième et nous complétons ce groupe avec
de nouvelles venues. Quelques femmes de l'année passée ne continueront pas car elles n'étaient
pas assez présentes au cours d'alphabétisation. La plupart des participantes ont investi leur
crédit dans un petit commerce de sous-vêtements, patates, médicaments, fruits ou charbon de
bois. Les emprunts des microcrédits ont été effectivement remboursés, ainsi nous pouvons
répondre à de nouvelles demandes. Pour les intéressés, un rapport du projet est disponible sur
demande.

Le nouveau projet : des jeunes prennent des responsabilités dans leur quartier.
Inspiré par la crise, Mahamane, notre responsable de projet à Sikoroni (Bamako), se fait fort
d'un changement de comportement des jeunes. Choqué par la corruption et le manque de
responsabilité de l'actuelle génération d'hommes politiques, il veut s'investir pour les jeunes. Il
veut leur inculquer un sentiment de responsabilité et de solidarité.
Mahamane a commencé par créer un CLAEF (Club d'action par et pour les enfants) dans les
écoles de 12 quartiers de Bamako. Il enseigne aux enfants du club, entre autres choses, leurs
droits et leurs devoirs. Il traite de choses pratiques comme l'initiative d'une journée
d'assainissement, de rangement et de ménage dans le quartier.

Ces enfants apportent leurs connaissances dans leurs classes et les partagent avec d'autres
enfants en donnant le bon exemple, en prenant des initiatives, en discutant. Chaque club adopte
aussi un orphelin. À chaque réunion, chacun donne un peu d'argent (quelques centimes), des
vêtements, des chaussures, etc. Il ne s'agit pas seulement d'aider mais surtout de leur donner
la notion d’entraide.

Mahamane est persuadé que – à long terme – seul un changement de mentalité pourra apporter
une vraie solution aux problèmes au Mali. Il s'engage profondément dans ce projet. Dans huit
quartiers, les CLAEF ont commencé à fonctionner, toujours en coopération avec des organisations
existantes. Il enseigne d'abord les moniteurs des jeunes locaux, puis les enfants. Comme il a
beaucoup d'expérience de ce travail et un rayonnement évident, il parvient toujours à capter
l'attention des enfants qui sont suspendus à ses lèvres.

Il n'y a pas beaucoup de frais : des cahiers et des stylos pour les enfants, une friandise et une
petite boisson, le remboursement des frais de Mahamane et des autres instructeurs.
Nous sommes très enthousiasmés par ce projet et nous nous chargeons de ces frais modestes
dans trois des quartiers. Bientôt, il y aura une vidéo sur YouTube avec des images filmées
pendant un cours, suivie d'une interview avec Mahamane.

Amicalement, la direction de Malikanu.

PS: Wendela Engelhard est restée tout l'hiver passé à Bamako. Elle est en contact direct avec
l'ambassade des Pays-Bas et elle prend les précautions nécessaires pour minimiser les risques, en
particulier les risques d'enlèvement.
Wendela : “ Je trouve qu'il est important, surtout maintenant, d'être ici aux côtés de nos
responsables de projet. Ma petite maison est à l’extérieur de la ville, dans un petit chemin sans
issue. Je n'y suis jamais seule et tout le monde fait très attention. Je me sens ici en sécurité.
Quand on est ici depuis longtemps et qu'on a assisté aux événements avec les autres, un lien se
crée. Des amis et des connaissances ont à endurer beaucoup plus que moi. À cause de la crise, ils
n'ont plus de travail ou leur famille habite dans le nord avec tous les risques que cela implique.
Pour eux, partir n'est pas du tout une option”.

dimanche 6 janvier 2013

Bonne Année 2013 !

Bamako/Sieuras/Bergen, décembre 2012

Chers adhérents,

Nous voulons vous remercier de tout coeur pour vos contributions à Malikanu en 2012.
Vous nous avez permis de continuer nos projets avec les femmes à Bamako, les mères
adolescentes à Bandiagara et les enfants à Endé-woh.

Vous avez aussi donné généreusement pour le projet d'aide alimentaire dans le pays
Dogon. Notre action a aidé beaucoup de familles à tenir jusqu’à la nouvelle récolte,
sans être obligées de vendre leur bétail.

L’année a été difficile au Mali. Le nord du pays est ravagé par la guerre civile et par le
terrorisme. Les projets de Malikanu ne se trouvent pas dans ce secteur, mais nous
sentons quand même l’inquiétude à Bamako. Notre évaluation, et celle de nos
responsables de projet sur place, montre qu’il est toujours sensé de continuer le
travail.

Il est précisément plus que jamais important de garder le contact et d’aider là où il le
faut. Nous continuerons notre travail l’année prochaine. Nous espérons que vous
continuerez à nous soutenir.

Amicalement,
Le Bureau de Malikanu