dimanche 29 avril 2012

Malimail Avril 2012

Bamako,Mali.

Bonjour à tous, Ces dernières semaines, beaucoup de choses se sont passées au Mali. Vous avez certainement pu le lire dans le journal ou le voir à la télévision.
Je suis au Mali depuis novembre et j’assiste à tout cela de près. Je voulais vous envoyer un mail comme celui-ci depuis longtemps mais je pensais chaque fois avoir plus de nouvelles le jour suivant. De plus, j’ai peu souvent l’occasion de me connecter à Internet, c’est pourquoi je vous contacte seulement maintenant.

Au moment où j’écris ce mail, le pouvoir a été retransmis au président du parlement : Dioncounda Traoré, âgé de 70 ans. On pourrait donc dire que les militaires qui ont fait le coup d’état ont cédé aux sanctions imposées et c’est tant mieux car la population se faisait beaucoup de soucis au sujet des conséquences éventuelles. Le Mali est en majeure partie dépendant du commerce via les pays avoisinants du sud.

Entre-temps, les armées n’ont pas atteint leur objectif, c'est-à-dire repousser les rebelles Touaregs. Au contraire, ces derniers ont justement profité du chaos et revendiquent maintenant une région indépendante au nord du Mali. C’est un ensemble complexe avec beaucoup de groupements différents et beaucoup d’émotions différentes. La discorde, par rapport à l’échec du président précédent dans la lutte contre les rebelles, mais aussi par rapport à l’enseignement et à la corruption.
L’espoir, parce qu’on croyait qu’avec le coup d’état, la justice allait triompher mais il était vite clair que les militaires n’apportaient pas de solutions non plus. La peur, en raison de la progression des rebelles, car beaucoup de gens à Bamako ont de la famille dans le nord. Beaucoup d’inquiétude, pour l’embargo des pays voisins.

Nous espérons que la démocratie va être restaurée rapidement et que les élections pourront avoir lieu. Bien sûr, cela n’est pas facile à réaliser dans un pays où la moitié du territoire est aux mains des rebelles et où des centaines de milliers de personnes ont pris la fuite vers le sud ou vers les pays voisins. Pour nos projets, tous ces événements ont néanmoins peu de conséquences.
Nous continuons à soutenir les femmes à Bamako, les filles à Bandiagara et les enfants de la vallée du Dogon. Plus qu’avant, un soutien va être nécessaire parce que la récolte était plutôt maigre, le tourisme a chuté complètement suite aux enlèvements au nord du Mali et à l’instabilité de la situation actuelle ; l’économie a pris une claque à cause du coup d’état.

Personnellement, je vais bien : là où j’habite, je suis entourée de bons amis et d’agréables voisins, aux abords de Bamako où je ne me suis jamais sentie en insécurité. Plus tard au printemps, je reviendrai en France.

Cordialement, Wendela Engelhard

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